Le Pommier
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Ce petit manifeste, écrit sur un coup de sang par l'auteur de Petite Poucette en colère contre tous les Grands Papas Ronchons qui empêchent de regarder devant nous avec espoir, a été tout d'abord offert à tout acheteur de deux livres de poche de Michel Serres. Devant l'enthousiasme qu'il a suscité et les nombreuses demandes qui nous sont parvenues, nous avons décidé de le publier sous forme d'un tout petit livre :
« Dix Grands Papas Ronchons ne cessent de dire à Petite Poucette, chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités : « C'était mieux avant ». Or, cela tombe bien, avant, justement, j'y étais. Je peux dresser un bilan d'expert.
Qui commence ainsi : avant, nous gouvernaient Franco, Hitler, Mussolini, Staline, Mao... rien que des braves gens ; avant, guerres et crimes d'état laissèrent derrière eux des dizaines de millions de morts.
Longue, la suite de ces réjouissances vous édifiera ».
Michel Serres
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Dans cet essai fondateur, d'une actualité brûlante plus de 30 ans après sa première parution, Michel Serres définit les concepts d'une philosophie universelle de l'écologie.
A partir du constat de l'impact des activités humaines sur l'équilibre global de la planète, qui atteste que l'humanité est devenue équipotente à un Etre-Monde, le philosophe démontre l'irruption du Monde comme acteur majeur de l'Histoire. L'état de violence "sans limite" entre l'Homme et le Monde appelle l'élaboration d'un nouveau droit, à fonder sur un Contrat naturel qui complèterait le Contrat social établi entre les hommes.
30 ans après sa parution, l'ouvrage n'a rien perdu de son caractère visionnaire. On n'a même jamais eu autant besoin de le relire...
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Politiques du réel : transformer l'impossible en possible
Alain Badiou, Aliocha Wald Lasowski
- Le Pommier
- Essais-manifestes
- 28 Août 2024
- 9782746527843
Comment changer le monde ?
Selon Alain Badiou, cela nécessite la transformation de l'invisible en visible, et par un mouvement de bascule de l'impossible en possible. Mais la question demeure : afin de le saisir, qu'est-ce que le réel ? Comment le définir ? Si le réel est le contraire du semblant et de l'illusion, s'il faut, comme le disait Victor Hugo, distinguer le pays réel des arbres en carton ou des palais en toile, comment ne pas réduire le réel aux apparences qui nous entourent ? Comment y accéder vraiment ?
En trois dialogues, Alain Badiou et Aliocha Wald Lasowski échangent sur les manières de déchiffrer le réel, de le comprendre et d'y participer. Une nouvelle politique s'y dessine.
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Histoire d'un ruisseau ; du sentiment de la nature dans les sociétés modernes
Valérie Chansigaud, Elisée Reclus
- Le Pommier
- Les Pionniers De L'ecologie
- 26 Avril 2023
- 9782746526549
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Pédagogie de la résonance : entretiens avec Wolfgang Endres
Rosa Hartmut
- Le Pommier
- 5 Octobre 2022
- 9782746526037
Tout enseignant connaît ce moment où les élèves sont si attentifs que leurs yeux s'illuminent. Un moment où le contact entre esprits devient palpable. À l'inverse, il connaît aussi le sentiment de parler dans le vide. Ses efforts restent sans écho, rien ne répond. Enseignement et apprentissage ne sont en effet possibles que lorsque l'école devient un espace de résonance. Inversement, ils échouent là où les interactions restent muettes. Mais comment l'école peut-elle devenir cet espace ? Hartmut Rosa, le penseur de la résonance - concept qu'il a introduit pour répondre à l'accélération contemporaine -, s'interroge ici sur ce qui se passe quand, selon son expression, « la classe crépite ». En répondant aux questions de Wolfgang Endres, un pédagogue de profession, il expose concrètement en quoi pourrait consister une pédagogie de la résonance. Compétence, performance et résonance, relation de confiance, humour, retours d'expérience réciproque, « emmétamorphose »... Autant de pistes qui nourriront la réflexion des enseignants désireux de repenser les processus d'apprentissage, mais aussi de toute personne dans la situation d'apprendre quelque chose à quelqu'un - donc tous les parents !
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Walden ; La Désobéissance civile
Henry David Thoreau
- Le Pommier
- Les Pionniers De L'Écologie
- 12 Avril 2023
- 9782746526136
Walden. Nom mythique qui charrie tout un imaginaire?: le Nouveau Monde et sa vie sauvage, régénérante. Concord, Massachusetts, une cabane, des pins au bord d'un étang, le Transcendental Club, Emerson et le Rousseau américain?: Henry David Thoreau. Un texte qui sonne comme une rupture, celle d'avec la société telle qu'elle va (ou plutôt ne va pas).
Ce livre, qui retrace les deux ans et deux mois que Thoreau passa dans une cabane dans les bois, au bord de l'étang de Walden, n'est pourtant pas le livre d'un ermite. Ni tout à fait journal ni simplement rêveries d'un solitaire, il relève aussi du pamphlet?: le contact avec la vie sauvage s'y dévoile comme une ressource politique privilégiée de subversion, de progressisme et de libération. Walden exalte le retrait du monde comme geste politique?: se retirer pour mettre à distance la loi commune, les valeurs en vigueur dans une société donnée, le conformisme?; se retirer pour renouer avec sa voix intérieure et oser dénoncer, désobéir.
À l'heure de l'urgence écologique, alors que se multiplient les actes de désobéissance, cette édition propose, avec l'éclairage de la philosophe Sandra Laugier, de penser en miroir Walden avec l'autre texte majeur de Thoreau?: La Désobéissance civile. -
Larguer les amarres, voir disparaître la côte, n'être plus que sens du vent et gestes assurés : cette expérience est d'un genre à part. Les Grecs anciens ne s'y trompaient pas, pour qui « il y a les vivants, il y a les morts, et il y a ceux qui vont sur les mers ». Naviguer au large ? S'aventurer en haute mer ? Plus qu'un loisir, plus qu'un plaisir, plus même qu'une performance sportive : une authentique expérience philosophique.
Là, le marin ne peut compter que sur lui-même. Il s'éprouve, se retrouve en situation de faire des choix, d'agir concrètement au moment opportun. Comment se comporter en cas d'avarie ? Que faire lorsque, faute de vent, le voilier est immobilisé ? Faut-il se ranger derrière Épictète, et faire son deuil de ce qui ne dépend pas de nous ? ou bien écouter Descartes et mettre le moteur, sans se laisser entraver par l'incertitude qui entoure nécessairement l'avenir ?
Plutôt qu'une énième invitation à contempler le ressac depuis le rivage, Claude Obadia pense ici la mer comme milieu et comme expérience. Ou pourquoi vivre en mer revient à se lancer dans une aventure de la pensée, bref, à vivre philosophiquement. -
« Voici sans doute mon dernier livre. Il varie sur les deux origines du mot religion, l'une probable, l'autre usuelle : relire et relier. Il ne cesse, en effet, de relire les textes sacrés tout en cheminant le long des mille et une voies qui tissent le réseau global de nos vies, de nos actes, de nos pensées, de nos cultures. En cela, il conclut quelques décennies d'efforts consacrés à lier toutes opérations de synthèse.
À l'âge analytique - celui des divisions, décompositions, destructions, y compris celle de notre planète - succède celui de la synthèse et de la reconstruction. Nos problèmes contemporains ne peuvent trouver que des solutions globales.
Comment ne point finir par le religieux, dont on dit qu'il relie, selon un axe vertical, le ciel à la terre, et, horizontalement, les hommes entre eux ? ».
Michel Serres
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Contre-offensive : Agir et résister dans la complexité
Miguel Benasayag, Bastien Cany
- Le Pommier
- 27 Mars 2024
- 9782746526334
Comment promouvoir un changement social et écologique sans se heurter aux écueils anthropocentristes de l'Anthropocène ? Comment sortir du mode occidental de l'agir linéaire, rationaliste et programmatique, d'un sujet qui se conçoit comme extrait du monde sur lequel il veut intervenir. Bref, comment agir et résister dans et par la complexité ?
Poursuivant la réflexion de leurs précédents ouvrages (Les Nouvelles Figures de l'agir, La Découverte, 2019 ; Le Retour de l'exil, Le Pommier, 2019), Miguel Benasayag et Bastien Cany proposent ici de sortir des bibliothèques pour se tourner vers le terreau des pratiques concrètes. S'appuyant sur des pistes développées au sein d'expériences alternatives et radicales en Amérique du Sud mais aussi en Italie, en Belgique et en France, ils tentent de constituer un petit manuel de l'agir dans la complexité. Sans chercher à jouer à la nouvelle avant-garde éclairée, à fournir modèles ou recettes prêtes à l'emploi, ils veulent offrir au lectorat un vadémécum de résistance. -
Communément célébré pour sa parole lumineuse, Michel Serres a été souvent critiqué pour la complexité de ses livres, notamment les premiers. Paru en 1992, Éclaircissements s'était donné pour mission de rendre le travail du philosophe transparent et limpide. La discussion menée par Bruno Latour, qu'il connaissait bien, a permis à Michel Serres de s'exprimer librement et sincèrement tout en simplifiant son propos. Un dialogue amical mais sans concession où l'on apprend beaucoup sur sa formation intellectuelle (la guerre, les sciences renouvelées), sur les enjeux de ses livres et le dessein global d'une oeuvre qui, à ce moment, n'en était encore qu'au premier tiers : 24 livres sur 80 ! Michel Serres explicite les raisons de son passage des sciences à la philosophie, sa position singulière, construite sur la remise en cause du progrès des sciences devant Hiroshima et la responsabilité scientifique : « J'ai été formé intellectuellement par les révolutions intérieures à la science, et philosophiquement par le rapport de la science à la violence. » Pour construire l'avenir, notamment celui de la cohabitation des hommes et de la nature, il insiste sur l'importance du droit, du récit, incarnation nécessaire, de la beauté de la langue, qu'il cultive, ou celle de la pluridisciplinarité, qu'il prônera activement. Avec le recul, on est étonné de voir à quel point il était lucide sur l'état du monde et sur ce qui nous attendait.
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À chacun son rythme : petite philosophie du tempo à soi
Aliocha Wald Lasowski
- Le Pommier
- 26 Avril 2023
- 9782746526594
Chaque jour, 300 milliards de mails sont échangés, un iPhone est consulté en moyenne toutes les 12 minutes et le citoyen lambda passe onze heures devant un écran. Ce n'est pas une surprise : nos rythmes de vie s'affolent. Nos activités frénétiques mal régulées déséquilibrent des humains de plus en plus impatients, fatigués ou débordés. Une lassitude semble dire stop : on ne peut plus tenir le rythme. Au travail ou à la maison, au milieu des urgences immédiates, comment trouver un tempo à soi ?
Répétition, cadence et périodicité : nos gestes numériques et sociaux sont à repenser. Les rythmes imposés ne conviennent pas à tout le monde : chacun devrait pouvoir marcher à son rythme.
Aliocha Wald Lasowski relit avec nous quelques grands philosophes (Nietzsche, Sartre, Camus, Deleuze...), mais aussi des poètes (Yves Bonnefoy, Édouard Glissant...), et puise dans leurs oeuvres des leçons de rythme. Pour que la contrainte commune devienne une dynamique personnelle, pour que les vitesses assourdissantes se changent en mélodies apaisantes, à chacun de trouver son rythme, ses variations, son sens du déphasage et de l'improvisation, pour une meilleure réinvention de soi. -
Pour une écologie culturelle
Nicolas Escach, Patrick Scheyder
- Le Pommier
- Essais-manifestes
- 30 Novembre 2022
- 9782746525917
C'est le paradoxe du siècle : nous savons que la catastrophe écologique est là, pourtant rien ne se passe. Pourquoi la science et la politique peinent-elles à mobiliser ? Perçues comme des blocs spécialisés, elles restent hermétiques à la société civile. Pour y remédier, les auteurs de ce manifeste proposent d'emprunter une voie inusitée : l'écologie culturelle. Inscrite dans notre roman national (La Fontaine, Rousseau, George Sand, Michelet...), l'écologie est loin d'être une nouveauté. Trop souvent négligées, son histoire, ses dimensions psychologique et artistique sont pourtant la clé : l'éducation à l'écologie devrait s'imposer comme une priorité. Tel est le pari de ce manifeste : approprions-nous l'écologie par la culture, ciment de la société, rendons compte de son inscription dans notre passé, situons-la dans une continuité et non dans une rupture anxiogène, et rompons avec une approche trop technicienne pour prendre en compte la dimension sensible et empathique de l'humain.
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Ce ne sont que des animaux : le spécisme en question
Catherine Kerbrat-Orecchioni
- Le Pommier
- 25 Octobre 2023
- 9782746527041
Recherche en laboratoire, chasse, élevage industriel, maltraitance dans les parcs zoologiques... Comme une traînée de poudre, le récent courant antispéciste a dénoncé la cruauté, jusqu'alors banalisée, de nombre de nos pratiques à l'égard des animaux. Toutefois, bien que ces alertes soient de plus en plus audibles et considérées comme légitimes (création de partis animalistes, promulgation de lois contre la maltraitance animale), aucun ouvrage de référence n'était jusqu'à présent consacré à ce qu'elles combattent : le spécisme - terme désignant toute attitude de discrimination liée à l'espèce. C'est que le spécisme est diffus, subconscient et omniprésent. Et l'existence de la chose, bien que régnant en maître depuis des siècles dans notre société, n'est devenue évidente, et du même coup « problématique », que tout récemment, avec l'apparition du mot. Catherine Kerbrat-Orecchioni relève ici le gant et propose de cerner les contours des différentes facettes (ontologique, éthique, affective et pratique) du spécisme, qui toutes se résument à une formule : « Ce ne sont que des animaux. »
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Le gaucher boiteux ; puissance de la pensée
Michel Serres
- Le Pommier
- Poche Le Pommier
- 2 Mars 2017
- 9782746503878
Avec ce soixantième livre, Michel Serres synthétise le travail de toute une vie. Il réussit à décrire la façon dont il a pensé ses livres et sa philosophie depuis les débuts, avec Hermès, jusqu'à tout récemment, avec Petite Poucette.. Surtout, il explore la pensée et ses figures.
Penser, c'est inventer, pas imiter ni copier ! S'enrichissant de l'apport des sciences, de la philosophie, de l'histoire et de la religion, Michel Serres associe à la pensée le monde dans sa totalité.
Pour cela, il convoque le Grand récit de l'Univers, le réel ; le médiateur, gaucher boiteux, qui crée des personnages en foule et explore les vivants ; et le gaucher pensant qui nous parle de l'« âge doux ». Celui de Petite Poucette, le nôtre.
Au total, voici une nouvelle philosophie.
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Vous voulez sauver la planète ? faites des gosses !
Frédéric Spinhirny, Nathanaël Wallenhorst
- Le Pommier
- 15 Mars 2023
- 9782746526648
Depuis novembre, la Terre compte 8 milliards d'êtres humains. Et forcément, au moment où les Nations unis ont publié ce chiffre, ont ressurgi les débats traditionnels sur les liens entre démographie et ressources naturelles. À ces discussions Frédéric Spinhirny et Nathanaël Wallenhorst prennent part au travers de ce manifeste joyeux, destiné en particulier aux « personnes en âge de procréer », afin de remettre en cause le discours néomalthusien selon lequel notre salut dépendrait d'une réduction drastique des naissances.
À contre-courant du récit pessimiste ambiant, mais loin de tout discours nataliste, ils démontrent que, dans la comptabilité propre aux mesures de réduction de notre empreinte carbone, les enfants prennent une part quasi nulle. Alors oui, quelque chose ne tourne pas rond dans notre monde, mais il serait injuste d'en rendre responsables les générations à venir.
Ne quittons pas le combat en nous retirant du monde ! Ce n'est qu'en relation avec ceux qui feront celui de demain que nous pourrons combattre efficacement le modèle de production dominant et refonder nos relations au vivant. -
Depuis l'embryon lové dans le ventre de sa mère jusqu'aux métropoles qui couvrent la Terre de leurs lumières permanentes, les humains habitent le monde de mille et une façons. Mais les animaux et, plus étonnant, les végétaux ont eux aussi, bien avant nous, conçu des demeures où vivre. Des grottes aux cathédrales en passant par les cabanes et les hôtels, de la coquille au terrier, Michel Serres nous dévoile les secrets d'architectures séduisantes et multiples, nous en montre le sens et esquisse ainsi, par biomimétisme, le monde de demain. Édité à l'origine avec une riche illustration, ce texte, empreint de poésie, est pour la première fois rendu disponible dans une édition courante sans les images.
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Tous centaures ! éloge de l'hybridation
Gabrielle Halpern
- Le Pommier
- Essais Et Documents
- 12 Février 2020
- 9782746519237
Les philosophes, et les êtres humains en général, ont toujours eu du mal à penser l'hétéroclite, le contradictoire. L'Antiquité, seul moment de l'histoire des idées à avoir réfléchi l'hybride, en a fait une figure monstrueuse, dangereuse et menaçante : le centaure. Or, avec la mondialisation et le numérique, les centaures reviennent aujourd'hui sur le devant de la scène. Les objets, les cultures, les identités, les êtres, les organisations... tout est hybride !
Seulement, nous nous sentons démunis face à ce réel composite, cet impensé qui nous entoure, que nous ne savons pas par quel bout « prendre ». De là, la crise existentielle que nos sociétés connaissent et la tentation de revenir à une réalité plus homogène - les réseaux sociaux qui créent des « bulles filtrantes », par exemple - ou à des identités plus « pures » - comme en témoignent la résurgence des nationalismes et des populismes. Le xxie siècle sera-t-il le siècle du combat entre les pur-sang et les centaures ?
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Michel Serres : oeuvres complètes
Michel Serres
- Le Pommier
- Cahiers De Formation
- 5 Octobre 2022
- 9782746525467
En 1960, Michel Serres a trente ans. Il n'a encore publié aucun livre. Sur dix-huit cahiers manuscrits, il tient, de mai 1960 à mai 1974, une sorte de «?journal philosophique?», où il note ses réflexions, ses intuitions, ses trouvailles. Il a décidé de bâtir une oeuvre. Dans ces cahiers, il s'y exerce. Ce premier volume des oeuvres complètes contient la transcription intégrale de ces cahiers. On y trouve, bien sûr, les esquisses de sa thèse, les brouillons de ses articles, des notes de lecture, mais aussi des réflexions sur l'époque, sur l'université, sur le monde et sur lui-même. Et une pensée qui chemine, inspirée par le souci de jeter des ponts entre le monde des sciences et celui des lettres et de la philosophie. Fort de sa double culture, Serres aspire à inventer un nouvel encyclopédisme?: à «?tracer des routes transversales?» dans l'océan des savoirs. Dans le même temps, mesurant la puissance que nous donnent les sciences et les techniques, il nous alerte sur les dangers que cette «?maîtrise?» comporte?: «?[...] l'homme de demain est condamné à la raison. [...] Hors la sagesse, il n'y a plus, probablement, comme horizon que le suicide collectif et intellectuel.?» Et il définit la mission du philosophe?: penser ce «?nouveau monde?», pour le rendre habitable. Préface et présentations par Roland Schaer. La collection des oeuvres complètes de Michel Serres est dirigée par Sophie Bancquart, Bernadette Bensaude-Vincent, Roland Schaer et Frédéric Worms.
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Voir, être vu... Mille et une variations sur le sens qui prime sur les autres par un grand philosophe, à la vision... bien particulière !
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On part en exil pour fuir la guerre, la famine, des conflits politiques ou familiaux ; on part en voyage pour découvrir le vaste monde, changer d'horizon. Mais pourquoi revient-on ? Qu'est-ce qui pousse Ulysse à abandonner Calypso et à retourner à Ithaque ? Pourquoi l'explorateur du bout du monde rentre-t-il chez lui ? Pourquoi le colonel Chabert est-il de retour, alors qu'il sait qu'il sera probablement méconnu et déjà remplacé ? Pourquoi quitter l'extraordinaire, l'aventure, le dépaysement ?
Du désir de retour, les livres parlent peu. En français, d'ailleurs, il y a des mots pour désigner celui qui part (le voyageur, l'aventurier, l'exilé), non celui qui revient. Revenant ? Trop spectral. Rapatrié ? Celui-là n'a pas le choix du retour. Quant au « rescapé », ses épreuves passées intéressent plus que l'épreuve de son retour. Pourquoi ce manque, qui est le signe d'un impensé fondamental ?
C'est à cette question que Céline Flécheux tente d'apporter des réponses. En s'appuyant sur de nombreux exemples tirés de la culture commune, de Homère au Nietzsche de l'éternel retour en passant par la parabole du fils prodigue et ses réinterprétations picturales, elle montre que revenir chez soi, c'est d'abord faire l'épreuve d'un retour à la vie normale. Mais pourquoi retrouver l'existence quotidienne et consentir à la banalité ? Sans doute parce que revenir dans l'espace, c'est un peu revenir dans le temps... -
Michel Serres nous est familier sous les traits du père de Petite Poucette, de l'écrivain, du conteur, du philosophe scientifique. Il l'est certainement moins sous ceux du « pèlerin de l'absolu », comme il aimait à se définir. Pourtant, que l'on évoque ses premiers ouvrages honorant la figure d'Hermès, les voix animistes peuplant le chant du monde, la parole forte de Biogée, les anges dont il écrivit La Légende, les accents panthéistes du Tiers-Instruit, les chants poétiques, voire les expériences mystiques, qui ont innervé ses livres jusqu'à la clé de voûte de Relire le relié, le thème du religieux émaille de part en part sa philosophie.
Anne Baudart, philosophe proche de Serres, propose ici une nouvelle approche, qui revisite l'oeuvre du penseur à l'aune des liens - parfois inattendus, mais toujours vivants - qu'il a tissés, de livre en livre, avec le religieux. N'aspirait-il pas, au fond, à une religion du lien, qui n'exclut rien ni personne ? -
Michel Serres a consacré sa vie à essayer de décrire la formidable transformation du monde présent. Dans ce livre, parfois un peu nostalgique, il se souvient du monde qu'il a connu dans sa jeunesse : la drague et les paysans d'Agen, le rugby, les paysages et les chemins, Garonne ! Mais aussi les pays qu'il a découverts ensuite et aimés, le Queyras, la mer... le monde ! Au travers de ces évocations, il nous fait réfléchir sur les transformations auxquelles nous avons assisté : l'évolution de la ville et la campagne, ce que signifie émigrer, les potentiels extraordinaires du corps, l'encyclopédie et l'enseignement, et, toujours, le rugby !
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Selon Albert Einstein, « nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés ». Pour le collectif « Osons les territoires », là est la clé : c'est tout le système de pensée sur l'économie, la gouvernance, le droit, les relations entre sociétés, humains et biosphère, qu'il convient de transformer. Dans notre modernité, l'efficacité opérationnelle, la spécialisation et, plus que tout, la séparation en sont venus à produire des effets délétères. Aux origines des crises contemporaines ? Une crise plus ancienne (et plus profonde) : celle des relations. Mais comment refonder une modernité qui proposerait au contraire de tisser des liens ? Quelles doctrines, quels acteurs former pour inventer une nouvelle éthique et une nouvelle gouvernance ? Dans ce manifeste, le collectif a décidé de relever le gant en proposant une boussole et des réformes à engager d'urgence. Et c'est parce que les territoires sont l'espace par excellence des relations qu'ils sont ici au coeur de sa réflexion.
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Que révèle le séisme financier et boursier qui nous secoue aujourd'hui ?
Si nous vivons une crise, au sens plein du terme, aucun retour en arrière n'est possible. Il faut donc inventer du nouveau. Or, le nouveau nous submerge ! En agriculture, transports, santé, démographie, informatique, conflits, des bouleversements gigantesques ont transformé notre condition comme jamais cela n'était arrivé dans l'histoire. Seules nos institutions n'ont pas changé. Et voici l'une de ces ruptures profondes : notre planète devient un acteur essentiel de la scène politique. Qui, désormais, représentera le Monde, ce muet ? Et comment ? Michel Serres montre que nous sommes encore les acteurs de notre avenir.