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Nouvelle traduction de Christine Jeanney, version non censurée Pendant des semaines, il ne montait pas, et il oubliait l'horrible chose peinte en se tournant, le coeur le ger et rempli de joies insouciantes, vers les plaisirs de la simple existence. Puis soudain, une nuit, il se glissait hors de chez lui pour se rendre dans un endroit sordide pre s de Blue Gate Fields, ou il pouvait rester des jours et des jours, jusqu'a ce que les gens l'en chassent, emplis d'horreur, exigeant de lui de monstrueux pots-de-vin en compensation de leur silence. A son retour, il s'asseyait face au portrait, parfois le hai ssant tout en se hai ssant lui-me me, ou d'autres fois avec la fierte re volte e qui participe a la fascination pour le pe che , souriant secre tement de plaisir devant l'ombre difforme condamne e a porter le fardeau qui aurait du e tre sien.
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« C'est la fin de six années de tâtonnements », écrit Virginia Woolf dans son Journal en juin 1938, « d'efforts, de beaucoup d'angoisses, de quelques extases. » Trois ans avant son suicide, dix ans après l'écriture d'Une pièce à soi, paraît Trois guinées, qui prolonge la réflexion entamée précédemment sur la place accordée aux femmes dans la société et dans la sphère intellectuelle, l'équilibre entre les sexes, la domination masculine.
Construit à l'origine comme un roman-essai incluant le texte de fiction qui deviendra plus tard Les années, Trois guinées est une démonstration brillante qui, sous prétexte de répondre à une question liminaire, « que faire pour prévenir la guerre ? », nous éclaire sur notre propre condition. Nous sommes alors dans le tumulte d'une nouvelle guerre à venir, dans l'antichambre de nouveaux cataclysmes, et Virginia Woolf choisit de mettre en scène sa propre réflexion comme une réponse à une lettre qui lui est soumise. C'est un texte à la portée universelle qui nous est adressé, publié bien en amont de nos parcours actuels mais dont les enjeux demeurent au centre de ce que l'on appelle aujourd'hui les études de genre. Virginia Woolf, qui invoque dans sa réflexion des figures littéraires importantes comme Emily Brontë, H.G. Wells ou Sophocle, nous renvoie à un monde encore aujourd'hui en partie rattaché au nôtre où s'exprime un dilemme majeur : celui des femmes piégées entre un patriarcat qui les étouffe et le modèle capitaliste censé pouvoir les en affranchir.
L'Oeuvre de Woolf est entrée dans le domaine public en 2012, ce qui nous permet aujourd'hui de proposer ce texte essentiel dans une nouvelle traduction de Jean-Yves Cotté, qui poursuit là son travail entamé avec Une pièce à soi. Ici encore, c'est une édition annotée et commentée qui vous est proposée pour pouvoir disposer pour la première fois de ce texte dans des versions couplées numérique et papier en français. Jane Walker l'a écrit dans une lettre envoyée à Virginia Woolf en septembre 1938 : « Trois guinées devrait être entre les mains de toute créature de langue anglaise, homme ou femme ». Jean-Yves Cotté nous guide pour élargir cette recommandation au-delà de la seule langue anglaise.
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On sait que ce texte surgit comme d'un champ de ruines. Un jeune type dégingandé de 22 ans, qui a raté ses études, y compris le sacrifice fait par sa famille qui voulait l'envoyer faire médecine en France, qui vient de perdre sa mère d'un cancer mais a été mis au ban de sa famille pour avoir refusé toute prière ou simagrée religieuse, qui s'adonne à la boisson et préfère surtout chanter comme ténor, ce qui ne nourrit pas.
Dans cette crise, la légende veut qu'il rédige en un jour l'esquisse de ce portrait où tout se fait sur le mode autobiographique, mais détourné, et la langue prise dans le déferlement joyeux qui sera plus tard la marque du "Finnegan's Wake".
Destin bousculé aussi pour le manuscrit, réécrit depuis l'exil à Trieste, entre pauvreté et boisson, puis détruit lors d'une dispute conjugale, il paraîtra en 1915 en revue, et l'année suivante en livre. Il est l'atelier par où s'amorce l'explosion de Joyce. En restant au plus près de la matière autobiographique, le collège jésuite de ses apprentissages, une mise à nu insolente, presque dadaïste si le rapprochement n'était pas si incongru, de la bonne vieille société irlandaise. Un geste libre, qu'il nous faut réapprendre à considérer depuis tout ce que nous avons appris depuis lors des possibles excès de la littérature.
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Melville savait-il, écrivant Bartleby, l'immense destin de son copiste ? Aborder un texte dont on sait qu'il a basculé la littérature tout entière, en tout cas un siècle et demi de littérature...
"Ou bien : n'est-ce pas notre propre histoire, mais notre histoire tout entière, celle des grandes villes dont Manhattan est l'emblème, celle de l'holocauste et ces silhouettes réduites à l'infini silence, et tous les fouilleurs de littérature qui, comme Franz Kafka, ont ajouté à Bartleby des frères puînés, qui ont donné après coup (pour reprendre le titre de Blanchot) sa vraie dimension à Bartleby ?
De bout en bout, c'est un récit de la mort, sur la mort, avec mort autant qu'un récit sur la ville, et une définitive allégorie sur la vie de bureau - ce que nous portons de mort en nous, que nous nions et qui nous emporte. Bartleby ne serait pas cet universel sinon. Mais c'est précisément ce qu'on ne peut nommer, et qu'il faut aborder par des figures. C'est cela, peut-être, qu'on nomme littérature.
Alors, quand toute cette machine est prête sous vos doigts, qu'on les entend crier dans leur marmite, qu'on voit la ville et qu'on s'en remémore les odeurs, alors oui se risquer à disparaître dans l'écart des deux langues, s'effacer pour traduire - comme raconter, au mot à mot, mais attentifs d'abord à la marche narrative, aux strates, aux jeux, aux images si étonnement visuelles - quand bien même la fenêtre ne donne que sur le mur de briques noircies. Attentifs aux attentes, aux lourdeurs, aux virages, aux reflets, aux coups. Et tout aussi bien à la mince figure abstraite, au milieu, omniprésente, et qui avale tout le reste. Raconter, parce qu'on nous raconte.
Aimer Melville, aimer New York. Craindre Bartleby.
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Dans cette dernie re pie ce qu'Euripide consacre a Dionysos, dans la « modernite » voulue de l'oeuvre s'affirme l'homologie entre l'expe rience dionysiaque et la repre sentation tragique. Si le drame des Bacchantes re ve le, a travers l'e piphanie de Dionysos, la dimension tragique de la vie humaine, il fait aussi, en « purifiant » cette terreur et cette pitie que provoque l'imitation sur sce ne des actions divines, briller aux yeux de tous les spectateurs le ganos, l'e clat joyeux et brillant de l'art, de la fe te, du jeu : ce ganos que Dionysos a le privile ge de dispenser ici-bas et qui, comme un rayon venu d'ailleurs, transfigure le morne paysage de l'existence quotidienne.
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Écrite en 2008, la pièce de Bozena Keff rencontra un écho retentissant en Pologne lors de sa création. C'est qu'elle témoigne avec une violence et une profondeur rares des enjeux qui secouaient alors et qui continuent à ce jour la société polonaise, entre souvenirs de la Shoah et montée d'un antisémitisme d'État. Si elle révèle les tensions d'un pays en prise avec sa mémoire, elle met au jour aussi celles de l'Europe et de notre temps. À l'heure où les derniers survivants des Camps disparaissent, c'est la question du devenir de notre Histoire qui se pose, des fantômes qui la hantent. Bo ena Keff est de cette génération des enfants des survivants des Camps, qui voudrait être auteur de son histoire. Entre mémoire maternelle et violence paternelle, entre Histoire et Patrie, entre le silence du passé et l'impasse du présent, comment s'inventer une vie qui soit résolument la nôtre ? C'est dans une pièce qui prend la forme d'un oratorio sidérant de puissance, convoquant figures mythiques et contemporaines, Demeter et Lara Croft, lyrisme prophétique et rage de l'insulte, que Bo ena Keff convoque l'histoire pour mieux terrasser ces fantômes ou apprendre à vivre avec eux ? Pièce énigmatique et vertigineuse, « oeuvre-monstre » comme le disent les deux traductrices de cette pièce, Sarah Cillaire et Monika Próchniewicz ; qui propose la première traduction en français de cette oeuvre fondamentale : De la Mère et de la Patrie traverse les formes les plus antiques du théâtre pour dire la tragédie du présent, afin aussi de trouver les forces de lui résister.
Arnaud Maïsetti
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Que s'est-il passé ? Voici le livre le plus étonnant de Ioànnou. On reconnaît bien son monde et pourtant tout a changé. L'auteur est toujours là, au coeur de ces récits composites, inclassables même si, à vrai dire, la part de fiction semble ici plus grande, même si l'auteur-protagoniste se dissimule à moitié parfois, passant du je au il et même, une fois, sans doute, au elle... On reconnaît aussi les thèmes solitude, amours impossibles, union de l'amour et de la mort, du sexe et du sacré, du désespoir et de l'espérance. Il est vrai que cette fois le narrateur s'enhardit, l'autocensure se relâche, l'aveu se fait nettement plus explicite. Mais la grande nouveauté, c'est un spectaculaire changement de voix. L'écriture ancienne de Ioànnou, brève, ramassée, à la fois dense et trouée de silences du court qui en dit long est soudain balayée par un grand souffle, comme si une digue cédait soudain, et un torrent de mots déboule tout au long de paragraphes immenses, de phrases qui n'en finissent pas, dans des histoires qui sentent l'insomnie et la fièvre, hallucinées, égarées, où les lieux et les temps parfois se mêlent, brûlantes, où parfois l'on se perd.
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Chacun porte une chambre en soi
Franz Kafka
- Publie.Net
- Classiques & Traductions
- 18 Septembre 2012
- 9782814596108
56 fictions et récits ultra-brefs, connus ou pas, rassemblés dans une traduction inédite - un voyage imprévu dans l'atelier même de Franz Kafka.
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à la colonie pénitentiaire
Franz Kafka
- Publie.Net
- Classiques & Traductions
- 31 Juillet 2012
- 9782814596313
Kafka est-il jamais allé plus loin ?
Mais si nous lisons ce récit avec une telle passion, une telle force, un tel malaise, n'est-ce pas pour la profonde allégorie qu'il représente de notre monde même, notre monde au présent ?
C'est une fable. La mécanique qui s'y décrit n'est pas une mécanique folle. La folie est du côté des hommes. Mais ceux qui sont ici sont tout le contraire : le discours de la raison recouvre tout. Simplement, la raison de chacun ne correspond plus à celle des autres.
Et puis il y a le corps. Quand l'officier prend la place du condamné, il nous dit que n'importe lequel d'entre nous pourrait se placer ici.
Deleuze et tant d'autres ont parlé du châtiment qui s'écrit dans le dos du condamné, mais ne lui est lisible qu'à l'extrême fin, trop tard, dans le mouvement même qui le retourne et le détruit.
Ces textes sont de tels repères dans notre modernité que nous devons sans cesse les interroger. La traduction de Laurent Margantin est comme translucide, aiguisée. Chaque mot est replacé dans un contexte que les premières lectures de "À la colonie pénitentiaire" laissaient peut-être dans le halo commode de la littérature fantastique.
Prêtez attention aux paysages, aux visages. À l'art extrême ici de la parole : c'est nous-mêmes et notre présent que nous offrons à cet acier de langue.
Ça se lit d'un souffle. Certainement. Seulement, à troisième relecture on découvrira encore des inflexions neuves. C'est Kafka tout entier, veine dure, que nous saluons ici
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La véritable histoire de l'assassinat de Marilyn Monroe
John Barnett
- Publie.Net
- 20 Août 2013
- 9782814597563
Le privé Jack Pasolsky est bien marri quand la maîtresse de Marilyn Monroe déboule dans son bureau, que la soeur de Marilyn Monroe le pend par les pieds par-dessus un balcon chic d'un gratte-ciel de Central Park, que Robert Kennedy lui ment et que la mafia le poursuit. Tout cela et bien d'autres calamités encore qui ont pour but unique d'empêcher la découverte de la vérité sur l'assassinat de celle qui ne porte que du Chanel n°5 sur la peau quand elle dort au couvent de la Miséricorde, ce qui est une absolue absurdité. Ah, oui, j'allais oublier : Joe, la fille de John Barnett et néanmoins la secrétaire de Pasolsky, possède l'une des plus belles plasties de la galaxie (même si, en dehors de notre bonne vieille Terre, les arrière-trains extraterrestres y sont à militer pour l'abstinence éternelle).
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"Mais, me direz-vous, nous vous avons demandé de parler des femmes et de la fiction - quel rapport cela a-t-il avec une pièce à soi ?" On est en octobre 1928, dans un vénérable collège de Cambridge (des collèges féminins). Celle qui parle est une femme de 46 ans, dans la plénitude de son art. L'année d'avant, elle a publié "La promenade au phare", et bientôt arrivera "Les vagues". Et pourtant, comment, dans la profondeur et la radicalité de cette pensée qui ici se dresse contre l'obscurité d'une société, ne pas avoir au fond de soi l'image de celle qui en 1941 se lestera sa robe de galets noirs pour se suicider dans la rivière Ouse, parce qu'il lui semble que c'est la seule échappatoire contre la folie ?
C'est à cette plénitude et cette maîtrise d'une des plus hautes écrivains du monde anglophone d'une part, de la littérature du XXe siècle d'autre part, qu'il faut mesurer l'importance de cet essai qui fait littéralement trembler l'ordre occidental: une revendication toute modeste, une pièce pour soi toute seule, "A room of one's own", peut déplacer toute la balance des sexes, de la société, de la place faite aux artistes femmes, tout simplement qu'elles soient. Longtemps connu sous le titre "Une chambre à soi", les premières traductions cassaient cette première revendication. Ici, où on croisera Marcel Proust aussi bien que Shakespeare et Jane Austen, c'est la langue qui bouge les mondes, et ouvre à la pensée neuve. Texte ébouissant, qu'il faut honorer comme littérature. Entrée dans le domane public en 2012, ce travail redevient permis. Jean-Yves Cotté ne se contente pas de revisiter le rythme, la syntaxe, et tout ce qu'on a appris de Virginia Woolf, ou bien de ce qu'elle nous a appris. Cette reprise et recréation du texte est ici accompagnée d'un appareil de notes et commentaires qui se poursuivra aisément sur vos tablettes et liseuses. "J'aime souvent les femmes. J'aime leur anticonformisme. J'aime leur complétude. J'aime leur anonymat..." Aucun de nous qui puisse se dispenser de suivre Virginia Woolf sur un chemin qui reste chaque jour à reprendre, à refaire. FB
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Une ville du nord, entre la montagne et la mer. Une ville moderne, avec ses autoroutes, ses usines et ses bureaux open-space, ses lieux de loisirs et aussi ses cimetières et ses ruines.
Le narrateur appartient à cette communauté répartie tout autour du monde, dans des villes semblables, avec au moins un parent venu de l'Asie, à la génération précédente. Les jeux vidéo, l'Internet, mais aussi le fitness ou les voyages les font disparaître dans l'anonymat de tant de gens comme eux.
C'est ce qu'a décidé de rompre le narrateur: une brusque démission de son travail, et le voilà qui doit remplacer le temps contraint et réglé par une aventure à la rencontre de soi-même.
Berit Ellingsen est norvégienne, mais écrit directement en anglais et a publié aux USA l'an dernier ce premier roman, "The Empty City", qui ne peut laisser aucun de nous indifférent. "Une exploration du silence", avait-elle choisi pour sous-titre: 76 fragments qui sont chacun une aventure intérieure, dans et par les figures de la ville, une ville qui pourrait être la nôtre, si ce n'étaient ces ciels des pays du nord.
Traduction: François Bon.
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Un village en Grèce du Nord, vers 1960, mais le décor est à peine esquissé, sans la moindre couleur locale. Une petite fille de huit ans, qui de nouvelle en nouvelle va grandir, devenir adolescente, puis femme, quitter le pays pour d'autres aventures mais on ne sait pas, et peu importe, ce qui relève ici de l'autobiographie ou du rêve. Quand parut La fiancée de l'an passé, il y a près de vingt ans, le lecteur grec découvrit un monde à part, que l'auteure allait explorer plus avant dans un second recueil d'histoires puis dans ses grands romans. Un monde profondément zatélien, c'est-à-dire à la fois étrange et familier : on y retrouve celui de nos ancêtres, qui disparaît aujourd'hui sous nos yeux avec ses villages, ses superstitions, ses rituels, ses conteurs, un monde où l'homme et les éléments se tutoient encore, où magie et réalité se donnent encore la main, et dont la génération de Zyrànna Zatèli aura été le témoin ultime. Une magicienne, cette Zyrànna. Il faut l'être pour avoir si peu oublié l'enfant qu'elle fut ; pour peindre le monde avec un tel mélange d'innocence et de sensualité, de cruauté et de tendresse, d'horreur et d'émerveillement ; pour transfigurer ainsi, mais sans les déformer, les événements les plus quotidiens, les personnages les plus humbles ; pour donner à son récit, en même temps, le charme de la nostalgie et la fraîcheur du neuf, comme un vieux film en noir et blanc qui serait aussi en couleurs. Ici la violence est plus douce qu'ailleurs, et la douceur plus violente. Ces histoires qu'on dirait à la fois totalement imaginées et totalement vraies, décrivent avec beaucoup d'acuité, mine de rien, le grand bouleversement des années 60, mais paraissent évoluer aussi au-delà du temps. Elles plongent tout droit vers l'essentiel, à savoir l'amour et la mort, également présents, obsédants, au long de ces pages où sans fin ils s'entrelacent. Ce livre, dès sa sortie, a rencontré un public fervent, charmé par le regard magique de l'auteure, cette façon si naturelle de voir le merveilleux, de mêler visions terribles et humour, désolation et légèreté ; charmé aussi par cette voix souple, limpide, musicale, jouant sur les rythmes et les sonorités avec, déjà, une belle maîtrise. Mais ce qui a touché tant de lecteurs, sans doute, c'est aussi l'audace tranquille, toute simple, de cette parole de femme affirmant sa liberté amoureuse, balayant quelques tabous d'un revers de main négligent. L'aversion (réelle ou supposée) du public français vis-à-vis du genre de la nouvelle a empêché pendant quinze ans La fiancée de l'an passé de venir se raconter aux lecteurs francophones. M.V.
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"1961. Jack Pasolsky est entraîné par son ami et agent du FBI Roberto Pancrasse Junior, dans une enquête stupide et simplissime où un agent du FBI s'est fait vaporiser en sonnant à une porte. Il apprendra, aux dépens de sa légendaire maîtrise de soi, que le crash de Roswell n'est que cette supercherie que tous les types ayant un cerveau normal savent, mais que les petits hommes verts ou gris ont une administration rigoureuse qui ne permet aucune légèreté sur l'établissement d'un constat d'assurance à l'amiable. Ce que rapportent tous les livres d'histoire de l'Univers. Ah, oui, j'allais oublier : Joe, la fille de John Barnett et néanmoins la secrétaire de Pasolsky, possède l'une des plus belles plasties de la galaxie (même si, en dehors de notre bonne vieille terre, les arrière-trains extra-terrestres y sont à militer pour l'abstinence éternelle).
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1962. Jack Pasolsky est poursuivi, assassiné, roué de coups par le monde entier parce que son épouse Natasha lui a offert une boîte de cigares cubains. Il apprendra par son ami et agent du FBI Roberto Pancrasse Junior, que la Guerre froide commencera si un jour, l'embargo empêche aux grands de ce monde, dont je ne suis pas du haut de mes 1m76, de continuer de fumer des Partagas. On ne dira pas, non plus, que mon éditeur peut m'envoyer tous les cigares qu'il veut, aussi. Ah, oui, j'allais oublier : Joe, la fille de John Barnett et néanmoins la secrétaire de Pasolsky, possède l'une des plus belles plasties de la galaxie (même si, en dehors de notre bonne vieille terre, les arrière-trains extra-terrestres y sont à militer pour l'abstinence éternelle).
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"Ali et Ramazan sont deux enfants. Ils sont orphelins. Ils se rencontrent dans la cour de pierre dans un orphelinat d'Istanbul. Ils tombent amoureux. Depuis leur naissance jusqu'à leurs dix-huit ans, quand ils se retrouvent à la rue. Du service militaire au manque d'emploi. Ali et Ramazan vivent et tentent de survivre dans cette ville qui leur est cruelle. Pas très longtemps. Ils meurent tragiquement. Tout ce qu'il nous reste de ces garçons, ce sont des coupures de journaux que Perihan Ma?den ravive. À travers les pages de ce court roman, à coups de phrases brèves, de ponctuation déconcertante et d'émotion, sans jamais tomber dans le sentimentalisme, Ma?den redonne vie à ces enfants de la page trois.
Perihan Ma?den (1960) a écrit et publié des romans, de la poésie, de nombreux essais et éditoriaux dans la presse. Orhan Pamuk dit qu'elle « est parmi les écrivains les plus inventifs et francs de sa génération. » Elle écrit de nombreux romans depuis 1991, traduits à travers le monde. Son premier roman Meurtres d'enfants messagers (1991) a été publié en 2003 chez Actes Sud.
À travers son oeuvre, Perihan Ma?den nous raconte l'histoire de ceux que la société oublie, ceux qui se retrouvent à la page des faits divers dans les journaux, qui se perdent dans la grandeur de la ville et dans l'angoisse de l'adolescence. Tous ces personnages sont victimes du regard d'une société intolérante face à ceux qui sont différents ou dans le besoin. Les oubliés de la société, les rejetés du gouvernement, de l'armée, de leurs parents... Et le génie de Perihan Ma?den est de raconter ces vies, parfois trop courtes comme c'est le cas pour Ali et Ramazan, sans pathos ni utiliser de clichés. Perihan Ma?den nous montre l'humain et non la victime. Elle ne veut pas que l'on pleure sur le sort de ces personnages, elle nous pousse à nous rappeler que nous sommes avant tout humains."
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Voici LA BALLADE DU VIEUX MARIN telle que l'a crite Samuel Taylor Coleridge. Elle raconte l'histoire trange d'un navire, d'un quipage et d'un marin qui s'est passe dans les mers froides du Sud et chaudes du Pacifique. Une histoire que chacun entendra sa faon et qui commence sur un chemin o trois jeunes gens s'en vont la noce. Traducti
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Koki et Panda Dément sont deux poètes médiocres. Ensemble, ils décident de concocter la recette d'une poésie nouvelle et révolutionnaire capable de réellement changer le monde. Mais comment peut-on écrire de la poésie engagée à une époque où la poésie semble avoir perdu sa capacité à bousculer l'ordre établi ? S'ensuit alors un voyage entre les extrêmes. Récit à la fois sérieux et absurde, poétique et narratif, drôle et grave, naïf et savant, c'est un exutoire salvateur pour qui peine à supporter le monde tel qu'il est devenu. Son écriture éclairée prend aux tripes et chaque partie du livre se révèle progressivement dans un crescendo irrésistible d'évocations rock, pop et utopiques. Entre Raymond Carver, Pasolini et Patti Smith, Une armée d'amants est un OVNI d'aujourd'hui et demain pour apprendre, désapprendre, réapprendre à jouir, rien de moins. - Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Aigrain
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Oeuvres complètes Tome 1 : satires, épodes, épîtres
Horace
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- Nouvelles Traductions
- 13 Novembre 2019
- 9782371775879
Ce premier volume des oeuvres complètes d'Horace regroupe trois textes majeurs de l'histoire littéraire latine : les Satires, les Épodes, ainsi que les Épîtres, incluant la longue pièce généralement connue sous le nom d'Art poétique, qui termine ce premier ensemble.Depuis deux millénaires, l'écriture d'Horace a inspiré des générations d'écrivains, d'Ovide à Victor Hugo en passant par Pétrarque, et de lecteurs. À l'ère des récits de soi, des journaux d'écrivains et des réseaux sociaux, il s'adresse à notre époque avec une vigueur et une originalité intactes. L'auteur du carpe diem ne cesse de nous parler.Proposée dans une nouvelle traduction de Danielle Carlès qui parvient à métamorphoser le français en un chant latin inédit, cette intégrale réinvente Horace pour un public contemporain.
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Ce second volume des oeuvres comple`tes d'Horace contient l'inte´gralite´ des Odes et du Chant séculaire.
Depuis deux mille´naires, l'e´criture d'Horace a inspire´ des ge´ne´rations d'e´crivains, d'Ovide a` Victor Hugo en passant par Pe´trarque, et de lecteurs. A` l'e`re des re´cits de soi, des journaux d'e´crivains et des re´seaux sociaux, il s'adresse a` notre e´poque avec une vigueur et une originalite´ intactes. L'auteur du carpe diem ne cesse de nous parler.
Propose´e dans une nouvelle traduction de Danielle Carle`s qui parvient a` me´tamorphoser le franc¸ais en un chant latin ine´dit, cette inte´grale re´invente Horace pour un public contemporain.
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Zyra nna Zate li apparai t en 1984, a trente-trois ans, avec La fiance e de l'an passe , recueil de neuf nouvelles visiblement autobiographiques, ou de s la premie re page elle cre e son monde et ensorcelle ses lecteurs. Deux ans plus tard, elle donne un second recueil, Gracieuse dans ce de sert, plus e toffe (vingt et une nouvelles), plus divers, ou l'heureux lecteur du premier se retrouve en pays de connaissance.
Le monde de Zate li, c'est son passe , son enfance avant tout, le coin de Gre ce du Nord ou elle l'a ve cue, petite ville et campagne autour ; c'est les anne es 50 et 60, reconnaissables a certains de tails mais lieux et e poques se fondent en partie dans une sorte de brume intemporelle.
La fiance e de l'an passe et Gracieuse dans ce de sert, proches comme deux soeurs, risquent d'e tre vues avec le recul comme un cahier d'esquisses, un laboratoire des grands romans a venir : Le cre puscule des loups (1993), La mort en habits de fe te (2002) et La passion des milliers de fois (2009), qui feront de son auteure une star dans son pays, et qui par ailleurs, plus d'une fois, puisent des mate riaux dans ces pages de jeunesse. Cette dimension de laboratoire est nette surtout dans le recueil ici pre sent, qui explore de nouvelles directions, expe rimente plus hardiment de nouvelles formules narratives. Mais il ne faut surtout pas voir dans ces deux livres de simples cahiers d'esquisses : le second, notamment, contient certaines des plus belles pages de Zate li.
Cette publication, j'en re vais depuis vingt-trois ans. Traduire, longue patience...
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1814. Une petite ville au nord de la Grèce actuelle, près de la frontière albanaise, sous domination ottomane. Une population mêlée, comme dans toute la Méditerranée à l'époque, où se côtoient chrétiens, juifs et musulmans.
La peste s'abat sur la ville. Elle va emporter la moitié de ses habitants.
C'est un fait historique. Stavroùla Dimitrìou a lu de près les anciennes chroniques, mais elle nous fait vivre sa terrible histoire avec les yeux d'un homme de ce temps-là, imprégné de superstitions, désarmé face au déchaînement des forces naturelles. Ici, le vent, le ciel, les étoiles, le soleil, la lune sont des êtres vivants. Tout est horreur ou merveille, ou les deux. Ces pages hallucinées, avec leurs images flamboyantes, leur regard visionnaire, sont en même temps un poème. On les croirait par moments venues des temps bibliques. La tradition chrétienne est restée plus vivante en Grèce que chez nous même si le paganisme a largement déteint sur elle. Le souffle d'épouvante qui balaie ce livre, c'est d'abord celui de l'Apocalypse.