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Un homme se rend dans son Monténégro natal, afin de mettre fin à ses jours. Il quitte le train lors d'un arrêt pour continuer dans la nuit, à pied. « Il savait seulement que jamais il ne reverrait ces petits villages monténégrins où il avait connu jadis le bonheur et la souffrance, car, en cet instant, il plongeait ses regards en lui-même comme dans les profondeurs de la nuit et faisait, sans une larme, ses adieux au monde entier. » Ses pas vont le conduire vers le campement de deux chasseurs. Leur rencontre ressemble un peu à celle d'animaux sauvages, surpris de voir qu'ils ne sont pas seuls à hanter la forêt. Avant que quiconque ait parlé, le suicidaire, dont on apprend qu'une maladie le condamne, rebrousse chemin et s'enfuit. Les deux campeurs sont surpris. Ils décident de lui courir après, « nous voulions seulement lui expliquer qu'il était stupide de se sauver et que, s'il avait des ennuis, nous ne demandions qu'à l'aider ». Commencent alors soixante-dix pages de poursuite. Au désir de venir en aide, va succéder chez les poursuivants, de la colère puis une haine farouche aiguisée par la chaleur, les ronces, l'incapacité à rattraper le fugitif.
Récit fulgurant et visionnaire, La Bouche pleine de terre raconte la fuite de cet homme pourchassé dans une vaste forêt. En faisant alterner le point de vue des poursuivants et celui du fugitif, ce texte entraîne le lecteur dans une course haletante, symbolique et métaphysique.
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Saga familiale, le roman de dorothy west s'ouvre la veille du mariage entre shelby coles, issue de la haute bourgeoisie noire de boston, et un jazzman blanc.
Très vite, le récit plonge dans les racines des coles, remontant le cours de leur histoire de génération en génération, jusqu'aux " péchés originels ", les deux premiers mariages entre blancs et noirs. dorothy west, figure mythique du mouvement harlem renaissance des années 1920, fit paraître le mariage en 1995, sur les conseils de sa voisine et amie, jacky onassis. à près de quatre-vingt-huit ans, elle signait là un chef-d'oeuvre de la littérature noire américaine.
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lire n'est pas une activité innocente.
c'est aussi vivre dangereusement, comme le montrent les aventures extraordinaires des personnages de ce roman, lecteurs passionnés qui mènent une double vie et se rencontrent entre leur réalité quotidienne et leurs lectures. ainsi adam, se plongeant littéralement dans un texte, s'aperçoit vite qu'il n'est pas seul. d'autres lecteurs le hantent, parmi lesquels une vieille dame excentrique, un ancien agent d'une section très spéciale des services secrets, une jeune fille au parfum câlin.
ecrite par l'un des meilleurs écrivains serbes contemporains, l'histoire surprenante qui tisse ce roman est un éloge ludique des grands espaces de lectures sans lesquels certains d'entre nous ne sauraient respirer.
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C'est l'histoire d'une enfant.
Elle découvre le désir, un désir sexuel obsédant, irritant. elle a besoin d'amour, mais pas celui de sa mère car elle veut aimer un homme. son père s'absente sans cesse, il a une autre vie. elle choisit alors un inconnu qui vaque avec indolence dans la piscine oú les jeunes filles se rendent avec l'école ; et elle s'abandonne entièrement à un amour immense et très pur, comme seul un enfant peut aimer.
Ecrit dans une langue admirable de concision et de finesse, sombre printemps est devenu un roman culte, composé aux lisières de la raison.
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le grand ciel embrasé qui sert de toile de fond à missa sine nomme, c'est l'allemagne vaincue de 1945, l'allemagne " année zéro " qui survit dans les décombres.
dans un château dont il a hérité mais qui est occupé par les américains, amédée von liljecrona retrouve ses deux frères qui ont fui la prusse orientale occupée par les russes.
il a passé les quatre dernières années de la guerre dans un camp de concentration : " je ne suis plus un chrétien, je suis un fauve. j'ai été dans la fosse aux bêtes, il ne faut plus me parler. " missa sine nomine est le récit de ce retour parmi les hommes.
toute la profondeur et la beauté de ce livre naissent de l'impossibilité d'un retour progressif. il faudra pour vivre à nouveau une véritable conversion à la vie. une offrande sans nom.
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Une voix dans la nuit est le bouddhique d'un quatuor improbable sur les routes du japon moderne, un lettré, le vénérable chinuma kyôshirô, mène sa troupe - un enfant, une jeune fugueuse et un chauffeur de taxi -, sur les lieux chantés par le manyô-shû, recueil de poésies datant du viie siècle.
Yasushi inoué, qui compte parmi les plus grands écrivains du xxe siècle, fait dans ce livre le portrait d'un don quichotte nippon partant en guerre contre la modernité et les démons qui l'incarnent : vacarme des villes, torrents de voitures, vices d'une jeunesse perdue.
De retraité paisible et estimé, kyôshirô, au long du roman, se transformera jusqu'à devenir soldat aux ordres de dieux antiques luttant pour sauver leurs âmes.
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Après traversée de la neige, trois amples nouvelles parmi les chefs-d'oeuvre de miyazawa, sans doute les plus marquées par la foi bouddhiste de l'auteur.
Le violoncelliste gauche, instruit par les animaux, qui deviendra virtuose et guérisseur, matasaburo, l'écolier étrange, le fils du vent, et giovanni, le jeune rêveur dans le train de la voie lactée : tous trois nous adressent, à la manière énigmatique et singulière du poète, des signes pour nous permettre de traverser la rivière céleste et de peupler d'étoiles chaleureuses et brillantes le vide du cosmos.
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Botchan, le petit maître créé en 1906 par Sôseki, est aussi célèbre dans la littérature japonaise que Cosette pour nous, ou Tom Sawyer pour les Américains. Ce jeune professeur frais émoulu de Tôkyô, en butte, dans un collège de province, aux tracasseries de ses élèves et aux manoeuvres de ses collègues, est le personnage central d'une savoureuse galerie de portraits, d'un conte moral plein de vigueur, où se mêlent le grotesque caustique et une étonnante âpreté de ton.
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Il était une fois, en Bosnie, dans la ville de Travnik, un vizir nouvellement nommé. Comme ses prédécesseurs, il se fit connaître et par sa cruauté, et par un animal fétiche. Certains avaient fait venir des panthères, d'autres des singes, lui fit venir un éléphant. Bientôt il fut clair pour tout le peuple que cet éléphant, qui bousculait les étals au marché et faisait trembler de peur toute personne honnête, était bien semblable au vizir ; et une même haine les confondit tous les deux. L'Éléphant du vizir, nouvelle-titre de ce recueil, donne le ton de l'ouvrage, car pour Ivo Andrié, prix Nobel de littérature, c'est le petit peuple de Bosnie, qui est le véritable héros de l'Histoire. Passeront les vizirs et leurs animaux extravagants, Turcs, Français et Autrichiens pourront se succéder, seul le peuple demeure. Et en souriant, le soir, à l'auberge, les hommes se racontent l'histoire de l'éléphant du vizir...
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Mobilisé par l'armée italienne en 1942, Eugenio Coati, l'auteur du Cheval rouge, prend part, comme jeune officier d'artillerie, à l'épopée du Front de l'Est. Encerclées dans une poche aux côtés de la 298e division allemande, plusieurs divisions italiennes, désemparées, vont être anéanties par un ennemi féroce et un froid polaire. Seuls quelques-uns des 30 000 compagnons du jeune écrivain retrouveront leur patrie, l'Italie. De ce fourvoiement honteux que l'on s'efforçait d'oublier - l'alliance avec l'Allemagne -, la campagne de Russie était l'épisode le plus douloureux. Une génération entière avait été engloutie dans cette guerre qui n'était pas la sienne, absorbée à jamais par l'immensité russe et les camps. L'un des rares survivants de cet enfer en avait rapporté un récit minutieux, insoutenable de précision, et pourtant porté par une inextinguible espérance.
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après avoir connu les horreurs de la guerre contre les russes, ahmed chabo revient dans sa ville natale, sarajevo.
la bosnie musulmane, au siècle dernier, est sous domination turque. pour faire son chemin dans la vie, il faut savoir solliciter, s'humilier, se taire. ahmed en est incapable, il le paiera cher. si le sort lui accorde des protecteurs, le riche et puissant chéhaga et son homme de confiance, le cynique et séduisant osman, qui l'aideront à faire évader l'étudiant ramiz détenu dans la forteresse de la ville, ahmed est pris en chasse par avdaga, policier intègre et impitoyable, qui mène son enquête avec perspicacité et obstination.
dans ce roman dont le décor exotique est finement et discrètement esquissé, les rapports entre les nombreux personnages attachants ou inquiétants, parfois troublants et souvent insolites, prennent une valeur symbolique riche et subtile, le problème de l'homme face aux forces du destin est posé de façon très moderne, mais avec la sérénité, la retenue, la délicatesse propres à la sagesse orientale.
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Daisuké, riche et indolent, fils de bonne famille, a déjà atteint la trentaine et persiste à demeurer célibataire, à n'exercer aucun métier ; son univers est intérieur, fait de rêve, d'esthétisme, de pensée pure. Jusqu'au jour où l'amour le frappe au coeur : il découvre qu'il aime Michiyo, l'épouse de son meilleur ami. Le choc vital qu'il ressent le force à agir, à prendre en main son destin, au prix peut-être de la mort ou de la folie.
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Deux ans après s'être exilé en France, les images de la guerre assaillent toujours l'auteur des Bosniaques... La vision s'est troublée, la mémoire défaille parfois, et c'est pour ne pas la laisser le trahir tout à fait que Velibor Colic entreprend une nouvelle fois de graver sur la pierre de stèles imaginaires l'histoire de ceux qui ont vécu et sont portés disparus du monde des vivantsA travers les portraits de soldats de tous bords, de paysans paisibles, de Tsiganes, d'ivrognes ou d'enfants, Velibor Colic tente de combattre, par la littérature, le désarroi extrême de ceux qui ont vu abolir toute humanité en l'homme.
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Dans tous les récits de Henry James, il y a une présence invisible et inquiétante. Pourtant il ne s'agit pas toujours d'un fantôme. Il peut s'agir d'une présence plus terrible, plus déroutante et plus évanescente. Il peut s'agir d'un secret qui expliquerait tout et que, l'un après l'autre, chaque dépositaire emporte avec lui dans la tombe.
C'est le cas de L'Image dans le tapis qui est construit comme un roman policier dont le coupable se révèle être l'enquêteur lui-même, le malheureux narrateur, coupable d'être le seul sur la piste de cette mystérieuse présence et le seul à ne pas trouver, coupable de laisser le crime s'accomplir et mourir les témoins, coupable enfin de faire d'une oeuvre littéraire le coeur de son existence.
Avant de commencer son enquête, il a pourtant reçu une sérieuse mise en garde de la bouche même de l'écrivain qu'il admire : « Sachez que si ma grande affaire est un secret, c'est seulement parce que ce secret est né malgré lui par le fait même de cet événement extraordinaire qu'il reste incompris. Non seulement je n'ai pas fait le moindre effort dans ce but mais je n'avais même pas imaginé que cela arriverait. Sinon, je n'aurais pas eu le coeur de continuer. En réalité je n'en ai pris conscience qu'au fur et à mesure. » Malgré cet aveu de sagesse et d'humilité, le narrateur part en quête de ce mystérieux secret qui fait qu'un homme écrit sans connaître la raison profonde qui l'y pousse.
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Chronique de la vie de trois adolescents dans la Trieste des années 30, Les Régates de San Francisco fait partie des oeuvres majeures de Quarantotti Gambini, l'un des écrivains italiens les plus importants du xxe siècle. Comme souvent chez l'auteur, on retrouve traité dans ce roman son thème de prédilection : le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Constitué autant de déceptions souvent cruelles que d'initiations et de confrontations avec le monde mensonger des adultes, ce roman est celui de la perte de l'innocence et de la découverte des compromissions.
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La cinquantaine d'histoires recueillies par Lafcadio Hearn (1850-1904) d'après le folklore japonais révèlent un éventail thématique très ouvert, allant du conte de fées aux histoires d'ogres et de vampires... Mais l'imaginaire japonais ne force pas seulement les portes de la mort, il entrouvre aussi celles de la réincarnation, thème ignoré du folklore occidental, où s'affirme la coloration religieuse qui caractérise le fantastique japonais. Des réincarnations à l'apparence de métamorphoses qui laissent à leurs victimes un espoir immense, à échelle de l'infini dans lequel elles se perdent. Un sentiment de tragique inséparable de l'espoir, telle est la morale que Lafcadio Hearn invite le lecteur à tirer. Comme il l'avait tirée lui-même en trouvant au Japon l'apaisement. Traduit de l'anglais par Marc Logé Préface de Francis Lacassin Né en 1850 en Grèce, d'un chirurgien de la marine anglaise et d'une Grecque ; abandonné très tôt par son père puis par sa mère, élevé au Pays de Galles par une vieille tante, éborgné dès l'adolescence par un accident qui le coupa un peu plus des autres, Lafcadio Hearn est le déraciné type. Rejeté par sa famille anglaise, à 16 ans, il sera livré à lui-même et à la misère de bonne heure. Emigré aux Etats-Unis à vingt et un ans, il y connaît, malgré divers emplois dans le journalisme, une existence misérable. En quête d'un idéal inaccessible, et cherchant à s'identifier à une culture, il croit y parvenir lors d'un séjour de sept années à la Nouvelle Orléans, suivi d'une tentative d'établissement à la Martinique. Le hasard d'un reportage au Japon lui fait découvrir dans ce pays le havre de grâce qu'il n'espérait plus. Converti au bouddhisme, époux d'une japonaise qui lui donna plusieurs enfants, il connut un bref mais intense apaisement, dont le grand connaisseur avait deviné le sens en recueillant ces contes. C'est leur message d'espoir qu'il cherche ainsi à communiquer, sans rancune, à ces hommes d'Occident qui n'avaient pas su le reconnaître pour un des leurs.
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En 1929, Mary Frances Kennedy Fisher vient s'installer à Dijon avec son mari Al, enseignant à l'université. Elle y découvre alors un mode de vie radicalement différent de celui de sa Californie natale. Les jeunes mariés prennent bientôt leurs habitudes au restaurant Aux Trois Faisans et s'initient, avec l'aide du vieux serveur Charles, à la gastronomie bourguignonne. Dans une langue délicieuse, M. F. K. Fisher parle de vie, d'amour, de rencontres et de plaisirs partagés. Les descriptions exquises et réalistes de cette épicurienne à l'écriture poétique et sensuelle attirent irrésistiblement le lecteur sans jamais le laisser sur sa faim.
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La vingtaine révolue, Takeshi Kitano, errant dans Tokyo, désoeuvré et nonchalant, décide un jour qu'il sera acteur comique. Pour y parvenir, une seule direction : Asakusa, le quartier des théâtres, des boîtes de strip-tease et des yakusas.Dans l'une d'elles, Le Français, il est engagé comme garçon d'ascenseur. Il y rencontre l'acteur Senzaburo Fukami, qui deviendra son maître. Entre deux numéros d'effeuillage, Kitano joue ses premiers sketches comiques. Avec deux autres jeunes acteurs, il découvre le style dialogué qui fera son succès, le manzaï, style qu'il marquera par ses outrances de langage, alors inimaginables au Japon.Écrivant comme il joue, avec ce ton impassible et distancié, Takeshi Kitano, l'auteur de Sonatine, de Hana-Bi, de L'été de Kikujiro et de A Scene at the sea, donne dans ce livre, suivant la voie d'un maître qu'il admire, le récit de son initiation aux arts de la comédie.
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Poétesse plus que célébrée dans son pays, le Brésil, c'est parce qu'elle a craint de se sentir vieillir que soudain - au grand désespoir de sa pauvre mère - Hilda Hilst s'est mise à écrire avec passion de furieux livres érotiques.
L'écriture d'Hilda Hilst est crue, vibrante, et nous promène sans rupture du roman au théâtre et de la fable au conte. En suivant le héros de cette farce réjouie, le bon Crassus, un sexagénaire qui ne manque ni de souvenirs, ni de perspectives, nous découvrons les dessous de toute une confrérie de doux acharnés pour lesquels la quête du plaisir est à la fois la plus joyeuse des fêtes et la plus heureuse des métaphysiques.
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Les ours de la montagne nametoko, la grue et les dahlias, le quatre du mois des narcisses, place de pollanno.
A qui sait suivre les traces des ombres dans la neige, percevoir les appels des renards, des forêts et des fleurs, se laisser éblouir et guider par la lumière des plaines, est ouverte l'écriture " citoyenne de l'univers " de kenji miyazawa, bouddhiste fervent, musicien, agronome et paysan. déployant un monde d'images et de sensations, mettant en scène des personnages doués d'une grâce magique, ces contes sont portés et traversés par tous les souffles de la terre, de l'eau, du feu, du vent et du vide.
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Signaleur, le superbe poteau électrique de la voie principale, et Signalesse, ravissant poteau de signal en bois blanc, s'aiment d'amour tendre. Mais comment s'y prendre quand on a les pieds indéfectiblement ancrés dans le sol et qu'un minable poteau subalterne veut vous dénoncer au chef de gare ? Prier sainte Marie, le Tonnerre, l'Eclair, Georges Stephenson et Edison le Méricain, de vous réunir dans un embrasement de brouillard bleu ? Le toit du hangar a peut-être une autre solution.
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Tobit a failli, trahi tous les siens, plus ou moins.
Il leur survit clans l'effroyable solitude de son remords. son destin cependant n'a rien d'exceptionnel ; c'est un homme fruste, aux passions brutales ; il a fait sienne une fille de rien, pour son malheur, mais n'a-t-il pas aimé plus que lui-même son enfant, toragreta, sa perle unique ? pourtant c'est lui qui l'a brisée. certes il se reconnaît coupable, mais quelles sont les lois, les données du combat que le bien et le mal se livrent au plus profond de l'homme ? quel est l'accusateur qu'il porte en lui ? le dieu qu'inlassablement il interpelle ne lui répond que par des signes obscurs.
Serait-ce le paradoxe de l'espérance ? dieu, disait-il - dieu des très-bas.