« Heureux qui saisira tes nourrissons pour les briser sur le roc ! » (Psaume 137) ; « Tous mes ennemis, tu les frappes à la mâchoire, les méchants tu leurs brises les dents ! » (Psaume 3). Comme l'auteur de ce livre, nous sommes souvent choqués par la violence qui s'exprime dans certains psaumes.
Comment faire de ces expressions violentes et haineuses les mots de notre prière ? On est parfois bien loin de la louange évangélique !
Assemblée des disciples de Jésus-Christ qui observa tout sa vie la Loi de Moïse et fut fidèle à la prière de son peuple, l'Église a intégré, dès l'origine, les psaumes d'Israël dans sa propre liturgie. L'héritage s'est transmis de générations en générations et, depuis le concile Vatican II, la prière officielle de l'Église catholique, appelée Liturgie des Heures, est désormais proposée à tous les fidèles.
À l'usage, certains psaumes posent question : comment la bonne nouvelle de l'Évangile peut-elle être reçue au coeur de la louange officielle des chrétiens si celle-ci reprend à son compte certains appels à la haine et imprécations vengeresses ? À l'heure d'un nouveau retour de la barbarie au nom de Dieu, l'Église peut-elle éluder la question ?
Le jésuite Pierre Faure présente ainsi le livre dans sa préface : Paul Bosse-Platière lance le débat sur ce qui ne lui paraît pas ajusté à l'Évangile dans certaines expressions des psaumes. Journaliste de métier, militant de longue date et diacre expérimenté, il a l'expérience du discernement, et trouve avec aisance les mots et les arguments. Il faut saluer son courage de « juste » qui dit tout haut ce que certains pensent tout bas...
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Il fut l'un des tout premiers diacres ordonnés pour le diocèse de Rennes. Journaliste, chroniqueur religieux à Ouest-France, syndicaliste, très engagé dans la solidarité et l'accompagnement spirituel, Paul Bosse-Platière témoigne ici des richesses et des difficultés de ce ministère rétabli par le Concile et ouvert à des hommes mariés. Cinquante ans après son rétablissement par Vatican II, le diaconat en est encore à chercher ses marques, et ceci alors que l'Église de Rome traverse une crise vocationnelle sans précédent. L'élection au siège de Pierre d'un pape soucieux de mettre l'Église aux services des pauvres et qui, pour le faire savoir, a choisi le nom du « poverello » d'Assise, François, ravive la question : témoins du Christ Serviteur, venu pour servir et non pour être servi, les diacres « permanents » peuvent-ils vraiment contribuer au « nouveau printemps de l'Église » que Jean XXIII appelait de ses voeux ? Sous forme de témoignage personnel, croisant une expérience riche de plusieurs dizaines d'années avec l'histoire récente du christianisme, Paul Bosse-Platière tente ici, en exprimant le rêve qui l'habite d'une Église marchant davantage « aux pas des hommes et des femmes » de ce temps, d'ouvrir l'avenir.
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