La Grande Librairie: le bonheur
17 janvier 2024
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En cet été de 1974, dans la banlieue irlandaise de South Boston, Mary Pat Fennessey mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison, et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble.
D'autant que la récente politique de déségrégation mise en oeuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu'une grande manifestation se prépare. Dans sa recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, si dévastatrice soit-elle.
Grand roman américain, Le Silence met à nu le coeur sombre d'un pays en plein désarroi à travers le portrait d'une mère au coeur brisé. -
« L'estime de soi, c'est comment on se voit, comment on se juge, mais aussi et surtout, comment on se traite. Voici donc la suite de ces aventures de l'estime de soi : je voudrais y montrer comment l'estime de soi doit devenir une sorte de respiration de notre esprit. Une respiration, c'est-à-dire une dimension spontanée, naturelle, vivifiante. Et à laquelle on ne songe pas sans cesse. Quelque chose qui est là pour nous aider à vivre, mais sur quoi on ne doit pas avoir à se focaliser. Simplement, y revenir de temps en temps, avant de retourner vers plus intéressant encore que nous-même : le monde, les autres, la vie. » Près de vingt ans après la parution de L'Estime de soi puis de Imparfaits, libres et heureux, Christophe André poursuit son exploration de cette dimension psychologique capitale pour mieux vivre, en développant et affinant la compréhension de cette notion. Un livre de compagnonnage, à lire et relire, pouvant aider chacun d'entre nous à trouver le juste équilibre en matière d'estime de soi, afin d'harmoniser la relation à soi, aux autres et au monde.
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Elle sait à peine prononcer son nom, Adikou, que la narratrice décrit tour à tour comme un lézard et comme un vautour, un double et une étrangère. Sa lignée est floue, son histoire familiale trouble. Pourtant le monde entier voudrait qu'elle donne son origine, coche noire, ou blanche, ou bien fifty-fifty. Qu'elle accepte de se ranger.
Alors, un lourd jour d'été, Adikou n'y tient plus. Elle s'échappe, prend la route du Togo, pays du père dont elle sait si peu de choses, et la narratrice n'a d'autre choix que de la suivre. C'est un départ qui fait écho à d'autres : une dégringolade du Nord vers le Sud des Etats-Unis lors d'un séjour d'étude, une tentative de retour à la source avec une ONG humanitaire. Mais cette fois-ci, elle est décidée à y séjourner aussi longtemps qu'il faudra pour trouver quelque chose d'elle-même. Un nom, une famille, une trace, une présence. Ou peut-être simplement un air plus respirable.
Lomé ne sera qu'un début, un avant-goût moite et poussiéreux d'avancées vers des zones toujours plus mouvantes. Territoires intérieurs, qui la renvoient vers son insoluble lien au métissage. Territoires familiaux et géographiques, en quête des origines d'un père qui a depuis longtemps fui son pays. Territoires historiques marqués par l'esclavage puis la colonisation.
Dans ce road trip initiatique, l'identité est une affaire d'interstices, de miroirs brisés et de parentés inventées - et la littérature son territoire d'affirmation. Un premier roman dans lequel l'appartenance s'exprime dans sa complexité et à travers une langue puissante, charnelle, à la fois âpre et douce, intérieure et comme à distance d'un « soi » introuvable. Une voix qui va compter. -
Seul l'exercice de l'échec permet d'élargir le champ des possibles. Si, comme le disait Beckett, il importe d'échouer mieux, c'est sans doute parce que créer ne veut pas dire réussir, mais plutôt soutirer à l'obscurité un aveu de lumière. Au risque, consenti, d'aboutir à une impasse - c'est là non une malédiction, mais une chance. Dans cet essai personnel, Claro convoque entre autres Kafka, Pessoa, Cocteau et Hitchcock pour nous plonger dans les failles ouvertes par l'échec. Non sans humour et avec une grande sensibilité, allant jusqu'à dresser la liste de ses propres errements, il nous invite à repenser nos limites et nos fêlures, et à en considérer les bienfaits.
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«Jamais aucune époque n'a autant été marquée par le désir de changer de vie. Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre.»
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Fabriquer une femme raconte l'entrée dans la vie adulte de deux amies adolescentes, Solange et Rose. Ce sont les années 80 du siècle précédent, en province dans le Pays basque, à Bordeaux, puis à Paris. Deux destins à la fois liés et différents, Rose fera des études de psycho et restera fidèle à Christian, son premier amour ; Solange multipliera les aventures, enceinte à quinze ans, elle accouchera d'un petit garçon dont ses parents devront s'occuper, et suivra une carrière plus ou moins réussie d'actrice.
Marie Darrieussecq écrit avec un réalisme audacieux, parfois cruel, le grand roman de l'apprentissage féminin, maladroit, drôle, souvent douloureux, de la sexualité, de la vie amoureuse, du couple. Mais aussi celui des ambitions intimes et sociales de deux jeunes femmes « en construction » dans un monde masculin. Deux « destins de femme », dans une langue follement énergique, pleine d'humour et d'émotion. Solange se livre à l'excitation et la mélancolie de la vie nocturne, des boîtes de nuit, aux pièges de la séduction, aux rêves de réussite mais aussi aux petits boulots. Quand Rose construit patiemment une existence sage et suivie. Le roman déploie une véritable bande-son de l'époque, et se mêle aux aléas de l'Histoire : les années Mitterrand, la chute du mur de Berlin, le début des années Sida...
C'est « la vie d'après Rose » et « la vie selon Solange », en deux parties, avec un drôle d'épilogue à Los Angeles pour la projection d'une avant-première. C'est l'histoire d'une amitié féminine sincère mais déséquilibrée, peuplée d'une galerie de personnages savoureux, comiques ou pathétiques, et ponctuée de dialogues et de réparties-chocs. On y parle crûment de sexe et de corps, de littérature, de cinéma, de folie, de drogues, de passion, de trahison et de fidélité.
Les lecteurs des romans de Marie Darrieussecq retrouveront les personnages et les histoires de ses livres précédents (Clèves, Il faut beaucoup aimer les hommes et La Mer à l'envers) avec le sentiment jouissif de participer au puzzle romanesque de Solange et Rose. Mais Marie Darrieussecq réussit surtout ici un magnifique roman, radical et drôle, sur le désir et la vie au féminin. -
Ce caillou dans ma chaussure ; l'histoire de Salim
Silène Edgar
- Gephyre
- 4 Septembre 2019
- 9782490418244
Salim est arrivé de Syrie tout seul. Orphelin, mineur isolé placé d'urgence, adolescent déboussolé.
Nicolas enseigne le français. Professeur, installé, pétri de bons sentiments.
Une demi-année scolaire.
Un compte à rebours particulier pour Salim.
Le récit percutant et perturbant de leur rencontre. -
Le fond des forêts
David Mitchell
- Éditions de l'Olivier
- Litterature Etrangere
- 22 Janvier 2009
- 9782879296128
"superman 2 passait à la télé.
Je l'avais vu au cinéma de malvern il y avait à peu près trois ans. le film était assez bien mais pas au point de lui sacrifier un lac gelé rien qu'à moi. clark kent renonce à ses pouvoirs tout ça pour avoir des rapports sexuels avec lois lane dans des draps de satin. qui serait assez stupide pour faire un échange pareil ? quand on peut voler ? dévier des missiles atomiques vers l'espace ? remonter le temps en faisant tourner la terre à l'envers ?" 1982, dans un petit village du worcestershire.
Jason taylor, treize ans, essaie de réussir son entrée dans l'adolescence. et ça n'est pas chose facile. à l'école ou chez lui, jason affronte l'incompréhension et le mépris : ses camarades raillent son bégaiement, ses parents ne cessent de se disputer. mais jason mène une vie secrète, dans un monde à lui peuplé de visions étranges et de figures ambiguës. portrait de famille, chronique de l'angleterre de thatcher, roman d'apprentissage à la lisière du fantastique, le fond des forêts est avant tout une suite de variations éblouissantes sur l'adolescence et ses multiples facettes.
Après écrits fantômes et cartographie des nuages, deux romans qui traversaient l'espace et le temps, david mitchell nous offre un texte plus personnel, d'une puissance poétique exceptionnelle.