Peu après la redécouverte de Rien où poser sa tête de Françoise Frenkel, un parent éloigné exhume chez lui, en Suisse, un carton conservé pendant quarante ans, contenant des archives de l'autrice disparue en 1975.L'ensemble mêle des tapuscrits en français et en allemand de formes très différentes (nouvelles, souvenirs, portraits, poèmes). Ils font découvrir les débuts littéraires de Françoise Frenkel à travers des textes publiés en revue dans l'entre-deux-guerres et ses thèmes de prédilection : l'enfance, l'amour des livres et de la librairie, l'antisémitisme à Berlin, Nice comme ville refuge, les rencontres d'une vie. Mais ils témoignent aussi de la diffi culté d'une survivante de la Shoah à reprendre pied dans la société française de l'après-guerre et ses tentatives pour faire entendre le drame auquel elle a échappé et qui n'a pas épargné sa famille.
En 2015, après soixante-dix ans d'un long oubli, Rien où poser sa tête de Françoise Frenkel est redécouvert en France. L'impressionnant parcours de cette femme nous parvient miraculeusement intact, sa librairie française à Berlin, sa fuite dans la France occupée, la déportation à laquelle elle réussit à échapper, son passage en Suisse. Le livre connaît un succès immédiat et est traduit dans plus de onze langues.Ressuscité, son nom fait surgir de nouveaux documents. Lettres, archives de police et d'État provenant de tous les pays qu'elle a traversés, carton d'inédits conservé pendant quarante ans dans sa famille suisse, publications datées d'avant et après la Seconde Guerre mondiale.Corine Defrance, historienne spécialisée dans l'histoire franco-allemande, a enquêté pendant cinq ans sur Françoise Frenkel en partant sur ses traces à travers l'Europe, de la Pologne au sud de la France. Elle a collecté et assemblé tous ces documents pour bâtir cette biographie qui nous permet, aujourd'hui, de déchiffrer en profondeur Rien où poser sa tête, et de reconstruire enfin un portrait précis de Françoise Frenkel.
En 1921, Françoise Frenkel, une jeune femme passionnée par la langue et la culture françaises, fonde la première librairie française de Berlin, «La Maison du Livre».
Rien où poser sa tête raconte son itinéraire : contrainte en 1939 de fuir l'Allemagne, où il est devenu impossible de diffuser livres et journaux français, elle gagne la France, où elle espère trouver refuge. C'est en réalité une vie de fugitive qui l'attend, jusqu'à ce qu'elle réussisse à passer clandestinement la frontière suisse en 1943.
Le récit, écrit en français, qu'elle en tire aussitôt dresse un portrait saisissant de la France du début des années quarante.
De Paris à Nice, en passant par Avignon, Vichy, Grenoble, Annecy, Françoise Frenkel est témoin de la violence des rafles et vit sans cesse menacée en raison de ses origines juives. Tantôt dénoncée, tantôt secourue, incarcérée puis libérée, elle découvre des Français divisés par la guerre dont elle narre le quotidien avec objectivité.
Rien où poser sa tête, soixante-dix ans après sa publication en 1945 à Genève, conserve, miraculeusement intacts, la voix, le regard, l'émotion d'une femme qui réussit à échapper à un destin tragique.
Please note: This is a companion version & not the original book.
Sample Book Insights:
#1 I had a love of books as a child. I would spend hours leafing through a book, and I would spend my spare time browsing the bouquinistes' old, damp cases of books. When I returned to Paris after the first war, everything had been taken away.
#2 I began to see the importance of a book's reader. I would place the book I thought was appropriate down close to a reader, discreetly, so they wouldn't feel it had been suggested to them. I grew fond of my customers.
#3 I attempted to open a French bookshop in Berlin, Germany. I was not unfamiliar with the country, having spent some time there as a girl to perfect my German and pursue music studies with Professor Xaver Scharwenka. I was able to get a bookshop open, but the German government was against it.
#4 I opened a bookshop in Paris in 1921, and it was a big day for my female customers when the newspapers and fashion magazines arrived. They would swoop on them with exclamations of delight.